Séminaire « l’enfant »

Quelques réflexions sur la relation entre l’ADULTE et l’ENFANT

La qualité de la relation adulte-enfant
dépend directement de la manière dont l’adulte se représente l’enfant

1. L’enfant est une PERSONNE

Le statut de personne n’est pas donné à la naissance, il dépend du regard que l’ADULTE pose sur

l’enfant, de la considération qu’il lui porte.

Exemples : L’enfant peut être vu comme un adulte en miniature, un petit animal, un jouet, un petit ange ou un petit diable, un outil, un objet de plaisir, une source de frustration, une charge qui pèse, etc.

L’adulte a le devoir de considérer l’enfant comme une PERSONNE qui en reste TOUJOURS une. Même dans le stress, même dans l’indiscipline, même s’il désobéit et pas seulement quand tout va bien.

Cela entraine que, quel que soit la forme présente de la relation (partager, récompenser, punir, être ensemble un moment, être séparé un moment, etc.), l’enfant doit toujours être RESPECTÉ.

L’adulte ‘dit’ à l’enfant : « Tu es petit, tu as besoin de moi, je suis grand j’ai de l’autorité, j’ai du pouvoir, mais nous sommes frères/soeurs et tu as droit à mon respect. Si je renonce à la violence, ce n’est pas parce que c’est interdit, mais parce que nous sommes des frères humains.

2. La relation est une MAISON dans laquelle l’enfant est accueilli

Comme adultes (parents, enseignants, etc.), je t’ACCUEILLE dans la relation et je RECONNAIS

tes besoins.

  1. A)  La PROTECTION. C’est l’autorité aimante. L’enfant doit se sentir protégé, pour grandir et pour apprendre.
    La protection n’est PAS une récompense. Elle ne doit pas être conditionnée (par exemple : je te protègerai seulement si tu…). C’est un DEVOIR de l’adulte, comme c’est un BESOIN et un DROIT de l’enfant.
  2. B)  Les RÈGLES. L’enfant a besoin de règles. Il n’en veut peut-être pas. (Quoique parfois les enfants les demandent). Il ne sait pas ce qu’elles sont, ni comment elles fonctionnent, mais :
    • Il les comprend si on est CLAIR et COHÉRENT (la règle est simple et ne change pas tout le temps).
    • Il a besoin de la TESTER. Si on lui dit qu’il sera puni, cela ne suffit souvent pas. Il a besoin de le vérifier. Ce comportement doit être sanctionné avec humanité, mais il ne faut pas oublier qu’il est utile à l’enfant. Il a besoin de TRANSGRESSER. L’interdit le séduit, la transgression (si elle a lieu parfois et pas de manière répétée) permet de rendre l’interdit banal et la règle acceptable.
    • La SANCTION est utile. Elle doit être humaine, ferme, émise sans (trop) de colère, jamais humiliante, jamais diabolisante.

3. L’enfant doit apprendre à vivre, à supporter la FRUSTRATION

L’enfant ne connait pas la réalité des adultes. A sa naissance il vit dans l’ENFER de la frustration ou

dans le PARADIS de la satisfaction (exemple du bébé qui réclame le sein).

Il lui faudra apprendre la PATIENCE. C’est-à-dire le temps, le délai entre le besoin (ou le désir) et la satisfaction. L’adulte sait que le désir SERA satisfait. Il sait attendre. Et s’il n’est pas satisfait, il sait qu’il survivra. L’enfant ne le sait pas, il doit l’apprendre. L’impatience est une donnée de l’enfance, il ne peut la dépasser sans l’aide de l’adulte.

L’enfant impatient ne doit pas être condamné, mais accompagné pour être aidé à sortir de l’angoisse qui s’exprime dans l’impatience. Seul le sentiment de CONFIANCE en l’autre, puis en soi, permet de sortir du stress de l’impatience.

4. La CONFIANCE se reçoit d’abord, se construit ensuite

L’enfant n’a pas naturellement confiance en lui-même. Cette confiance se construit (ou se détruit) dans les relations. Surtout avec les adultes de références que sont les parents et les enseignants. Cette confiance, nous la donnons (ou pas). Confiance ou méfiance.

Au niveau de l’enseignement, l’adulte dit : « Je sais que tu ne sais pas, que tu doutes de ta capacité à apprendre, à savoir, à être comme l’adulte. Mais moi, j’ai confiance en toi. Je sais que tu peux et que tu seras un jour un adulte, comme un jour j’étais un enfant comme toi. Tu penses que ce SAVOIR est si loin de toi, tu penses que le DEVOIR (apprendre, respecter les règles) est si difficile, parce que tu penses que tu n’as pas le POUVOIR d’affronter tout cela. Tu te dis : ‘je ne peux pas’. Mais je sais que tu peux. Tu ne dois pas me le prouver, je le sais. Et je vais t’accompagner sur le chemin qui fera de toi un adulte. »

Dans la vie, l’adulte parle au petit enfant avant que celui-ci ne parle. Ainsi l’enfant apprend à parler.

Il en est de même avec le respect et la confiance. L’adulte RESPECTE le premier l’enfant et FAIT CONFIANCE à l’enfant, ainsi l’enfant apprend à (se) respecter et (se) faire confiance.

C’est l’enfant qui ATTEND de nous, adultes, et pas nous qui ATTENDONS de l’enfant.

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