Il est une vérité incontournable pour toutes celles et tous ceux qui suivent les journaux concernant ce pays, que Haïti vit aujourd’hui une crise sociale, politique, économique et sécuritaire la plus totale. Rien qu’une classe politique soldée par la division, la violence meurtrière des gangs armés, une économie entravée qui s’explique surtout par la famine partout ailleurs. Dans cette situation difficile et complexe beaucoup de gens, pour s’échapper du danger de l’insécurité, préfèrent prendre leur distance en cherchant refuge ailleurs. C’est ce que nous a communiqué notre ami qui a pris la charge de Dire & Agir et sa coordination en Haïti. Il nous le dit avec ses mots et ses craintes.
Lettre de notre coordinateur :
Mesdames/Messieurs les collaborateurs (trices) et partenaires,
C’est avec un sentiment de tristesse et d’amertume que je tiens à vous faire part d’une décision forcée et difficile que je n’aurais jamais souhaité prendre de cette manière. Mais en raison du danger qui plane sur ma tête, je suis obligé de le faire car c’est la seule qui me parait raisonnable pour le présent moment.
• Considérant l’aggravation de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays en générale et la vallée de l’Artibonite en particulier,
• Considérant le mode de vie errante et destructrice à laquelle cette situation m’astreint depuis quelque temps.
• Considérant les menaces dont je suis l’objet en tant leader très connu pour mes initiatives de développement à travers la communauté.
• Considérant les conséquences de cette situation inacceptable sur ma santé physique que mentale. • Considérant la mauvaise expérience faite avec les bandits armés en 2019 qui a failli me coûter la vie • Considérant des membres de ma famille élargie qui se font kidnappés et sont encore à entre les mains des ravisseurs
• Considérant les conseils de mes collaborateurs, mes proches, ma famille, etc.
Pour me sauver la vie contre tout éventuel assassinat et kidnapping, je suis obligé de laisser le pays pour prendre refuge dans un pays étranger en attendant que le calme revienne.
Conclusion :
Donc, l’éloignement de notre coordinateur est temporaire. Pour la suite, il laisse sur place d’autres responsables solides formés par ses soins avec la collaboration de Dire & Agir et avec qui, il est en constante communication. Ces personnes réfléchissent avec le coordinateur comment donner suite à ces bouleversements qui les affectent, leurs famille ainsi que les personnes qui ont suivis les formations sur la violence et d’autres séminaires donnés par les responsables locaux.
Classe d’école dans une maison privée.
Enfants occupés par une responsable de Dire&Agir. Il s’agit des enfants des « réfugiés », 48 personnes, pendant le moment de crise lors de l’activité des gangs dans la région.