Bilan pour l’AG 2019

Rétrospectivement, les points forts de notre action en Haïti on été :

  • Avoir de bons et fiables partenaires, leur soumettre nos envies et entendre les leurs. Etablir des contacts tout au long de l’année (mails, réseaux sociaux tél.) avec notre présence en Haïti un mois par an. Entretenir relations et liens.
  • Avoir le soutien fidèle d’une ONG EMIDA. Cela permet d’assurer la base. Il y a aussi les membres motivés et confiants.
  • Après une première approche assez généraliste « Vivre ensemble, travailler ensemble, réussir ensemble », nous avons pris l’option – sur demande d’un participant qui nous a montré l’ampleur du problème – de se concentrer sur la violence exercée sur les enfants à l‘école et à la maison (et qui renvoie toujours à une violence précédemment subie par les adultes). Ce choix et cette démarche ont débouché sur une prise de conscience d’un travail nécessaire avec les parents.
  • Encouragement à la mise en réseau.
  • Formation des enseignants « autour de la violence » en trois niveaux, sur trois années.
  • Intégration d’un bilinguisme, passage entre les deux langues, créole et français. Cela évolue vers de plus en plus de créole au fil du temps, nous continuons à parler français.
  • Intégration du jeu théâtral peu à peu cela prend de l’ampleur : jeux de rôle, illustration de situations de violence sous forme de petits sketches, montage d’une petite pièce de théâtre par un groupe composé d’Haïtiens et de Suisses : puis retranscription de cette pièce par une amie haïtienne en Suisse et restitution en Haïti. Excellent moyen didactique et reproductible. La nature de certaines violences est immédiatement perceptibles (aussi pour nous).
  • Identification des violences : nous prenons la mesure de l’importance immense de cette démarche, car il n’y a au départ pas la conscience chez les gens d’exercer de la violence (notamment la violence éducative). Le lien se fait avec les violences subies, le passé d’esclavagisme (les mêmes punitions dont étaient gratifiés les esclaves sont reproduites sur les enfants par les descendants des fondateurs de la première République noire du monde).
  • Nous ne fonctionnons jamais sur la morale, qui est toujours jugeante. Nous parlons des effets de la violence, des traumatismes, sur la santé, sur le comportement, sur les apprentissages, sur le psychisme etc… : effets des traumatismes individuels (maltraitance, stress p.ex.) ou collectifs (violences éducatives systématiquement appliquées comme système, ou catastrophes naturelles, insécurité persistante etc) sur les adultes et les enfants. Transmission des traumas de génération en génération.
  • Mais aussi :
  • effets de la prise de conscience qui amène des transformations (cf interviews de Christine)
  • effets du récit fait à d’autres du vécu, dans un cadre de confiance et de

l’écoute active

  • effets des échanges qui conduisent à se sentir moins seul et être avec d’autres qui veulent aussi se transformer dans leur rôle de parents, d’enseignants : la nouvelle position pour la pédagogie peut ainsi prendre de la force dans un établissement scolaire
  • Joindre raison et émotions : l’un ne va pas sans l’autre (pour fabriquer de l’intelligence collective). On devient capable de « tout entendre » et les gens racontent de plus en plus de choses.
  • Etre avec « raison et émotions » et y ajouter un contrat réalisé avec chaque groupe en début de session permet d’augmenter la conscience que tout le groupe travaille ensemble, que les gens sont responsables de ce qui se passe dans le groupe et qu’ils se prennent d’emblée plus en main.
  • On n’enseigne pas « un nouveau comportement » : c’est une recherche commune qui tâtonne et s’appuyant sur le vécu de chacun-e, qui prend forme et qui est formulée dans le groupe. A un certain stade de la réflexion seulement la question de « comment il faut faire alors ? » apparaît et des pistes pour une autre attitude envers les enfants, puis vers d’autres moyens pédagogiques sont demandées. Et là la collaboration avec le IEPENH prend tout son sens.
  • Vu qu’on s’appuie sur les effets (un enfant devient timide quand il a peur et se sent menacé p.ex), on a moins la tentation de devenir jugeant et de mettre à part les enseignants qui pratiquent encore la violence, les parents.
  • L’objectif pratiquement toujours énoncé en début de groupe lors de l‘élaboration du contrat (et qui dure une demi-journée souvent) est : « mieux connaître la violence afin de la diminuer. Cela revient au fait d’échapper à la tentation de « toute-puissance » que serait l’éradication de a violence.

10.3.2019 SUS CdF

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